Pour un égoïsme généreux

“Il y a quelque chose dans le sacrifice de profondément féminin, écrivait Anne Dufourmantelle dans son essai La Femme et le sacrifice - dix ans exactement avant de mourir noyée, en sauvant de la noyade la fille d’une de ses amies…

Mais quel poids ce sacrifice fait-il porter? À la mère bien sûr, mais à l’enfant ensuite?

Dimanche, de toutes les mères qui recevront des dessins aux traits divagateurs, des colliers hideux et des gâteaux tordus, pensez à celles «pour qui le sacrifice est un lieu de jouissance». Anne Dufourmantelle poursuit: « La perversité consiste alors à se dire sacrifiée pour mieux prendre l’autre aux rets de son désir, et l’y soumettre entièrement. Certaines mères ont ainsi assigné leur enfant au règlement d’une dette infinie».

Ce sacrifice sublime - renoncer à soi pour l’autre - apogée mythifié de la maternité, est un enfermement tragique. Pour soi et pour l’autre pour lequel on renonce à soi.

N’y aurait-il pas un bonheur multiplié par l’autre à assumer ses propres désirs pour enseigner ensuite à l’enfant : écoute les tiens. Ne pas s’enfermer dans la jouissance sacrificielle qui consiste à se priver pour espérer être vue se privant et enfin considérée («une femme sacrificielle met en scène son sacrifice pour qu’enfin sa voix soit entendue, pour ébouler des siècles de silence et tous les coups reçus sans rien dire»). Et enseigner à l’enfant: ne pense pas en dettes. Pense en élan, en joie et en futur. Pense en plaisir. Pense à ce que tu te dois d’accomplir et non pas à ce que tu me dois.  

Lors de la fête des mères, ces mères sacrificielles pourraient décider de ne penser qu’à elles - peut-être 24H, peut-être pour le reste des temps - et peut-être s’agirait-il même de l’égoïsme le plus généreux qui soit. Pour rompre le «[sortilège] de la violence archaïque».”

Charlotte Pudlowski, cofondatrice de Louie Media.

Où est le bonheur ?

Dans son dernier numéro, le New York Times Magazine consacre sa une au bonheur, et un long article à l’évolution des recherches sur le sujet. Depuis les premières incursions dans le domaine dans les années 60 (où l’on considérait que la jeunesse et des aspirations modestes étaient la clé du bonheur) à aujourd’hui (où le bonheur s’est transformé en industrie), les travaux se sont considérablement étendus. Mais la réponse la plus fiable est finalement assez intuitive: il faut entretenir des relations fortes.

«Les mariages et les relations familiales solides rendent les gens plus heureux» remarque dans l’article la chercheuse Sonja Lyubomirsky, docteur en psychologie, professeure émérite de psychologie à l'université de Californie et grande spécialiste du sujet. Mais «ce qu'elle a trouvé de plus surprenant, c'est à quel point le fait d'avoir de petits points de contact tout au long de la journée peut être efficace pour le bonheur - et à quel point c'est réalisable, si seulement les gens pouvaient surmonter leurs propres hésitations. « Si quelqu'un me demandait quelle est la seule chose que vous pourriez faire demain pour être plus heureux, je répondrais : avoir une conversation avec quelqu'un - ou une conversation plus approfondie que d'habitude ».

Si cela rejoint les réflexions et suggestions de Marie Misset dans l’épisode d’Émotions intitulé “Faut-il se forcer à parler à des inconnus ?” (oui, forcez-vous), il me semble que cela pose aussi une autre question: comment avoir des conversations approfondies? Comment se parler véritablement? Pas simplement pour se dire des banalités mais sans torsion du langage, en essayant d’écouter, véritablement.


Charlotte Pudlowski, cofondatrice de Louie Media

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Le langage est une peau

Il a fallu se taire. Depuis toujours. Ne pas prendre trop de place, ne pas penser trop fort, ne pas trop exister. Pas de je. Il a fallu se taire, et dans ce silence-là nos désirs sont devenus fantômes.

Comment savoir ce que l’on veut si l’on ne peut le prononcer à voix haute ?
Comment connaître ses désirs si l’on n’est pas autorisées à les penser ?
Comment les inventer sans les formuler ?
Les vivre, dans le flou de soi-même ?

Il faut bizarrement des mots pour avoir un corps ; les femmes vivent coupées en deux. La maman ou la putain. Pantins sans tête, ou têtes sans corps.

Une femme écrivant ses désirs, c’’est l’antidote et la preuve des possibles, la réparation à l’or des dislocations passées.

Pour que l’on redevienne entières, non pas maman ou putain mais une maman qui baise, une putain qui pense, pour que nos désirs sortent de terre, assouvis, pour que jaillisse le plaisir, il faudra écrire nos corps.
Réinventer un langage.

C’est comme ça qu’a été créé Steamy, série de récits audio érotiques.
Aller chercher des mots là où ils s’inventent, dans le corps des écrivaines, sous leurs doigts et dans leur ventre. Des romancières cartographiant le feu des renaissances.

Et cela fut incroyablement joyeux. À chaque enregistrement en studio, nous écoutions béatement une comédienne porter en sons des énoncés nouveaux, des histoires de mères trop longtemps abstinentes, de garçons moches follement désirables, d’adultères renversés.

Et de les entendre ainsi, à voix haute, c’était comme découvrir une chorégraphie inédite, percée vers un monde dans lequel les femmes ont le droit d’exprimer leurs désirs.

Nous avons voulu dessiner ce monde, imprimer le langage de ces nouveaux possibles. Par l’écrit, rendre la permanence de ces désirs.

Vous trouverez dans ce livre six récits érotiques, six points de vue féminins, six écritures distinctes. Celle des romancières qui construisent un monde
dans lequel les femmes sont entières, corps et verbe. Et la littérature au cœur de sa dimension charnelle.

Emparez-vous de ces mots,
répétez-les,
mangez-les,
mélangez-les aux vôtres,
jubilez de leur réalité.

Jouissez.

Que nos corps dansent
sur les tombes des vieux mondes de silences.

- Charlotte Pudlowski

Ami·es pour la vie ?

Deux de mes meilleures amies attendaient leur premier enfant. C’était un 20 août et l’anniversaire de l’une quand la deuxième a perdu les eaux. La sage femme a dit: prenez votre temps. Alors elles sont venues au restaurant, comme prévu. On les a vues arriver derrière le Sacré Coeur, sur cette terrasse qui nous accueillait à la fois hilares et fébriles, émus face à la minuscule immensité de ce qui allait arriver: une nouvelle vie.

Zack est né, cela fera trois ans cet été et rien n’a changé.

Les emplois du temps bien sûr - et leur niveau de fatigue. Les déjeuners du weekend requièrent une chaise supplémentaire. Et le monde évidemment: il contient une merveille de plus.

Est-ce que c’est temporaire? Un hasard singulier ? Le fruit d’une géographie simple, de tempéraments souples? Est-ce qu’un deuxième enfant rendrait cet équilibre caduc? Les parents peuvent-ils rester, être, de bons amis?

C’est ce que Marie Misset (qui présente Émotions) et Marine Revol (Faites des Gosses) explorent dans un épisode commun aux deux podcasts cette semaine. Une question fondamentale qui en contient une autre: comment fait-on pour ne pas laisser les normes engloutir les joies dissidentes?”

Charlotte Pudlowski, co-fondatrice et présidente de Louie

Qu’est-ce qui est grave?

Je pense souvent à ce paradoxe: plus un son est grave, plus il est difficile de l’entendre. Mais un fait? Est-ce que plus un fait est grave, plus il est difficile de l’entendre? Et une fois qu’on l’entend, une fois qu’il est audible, parce qu’il est audible, semble-t-il moins grave? S’il peut être écouté, est-ce le signe que l’on a tamisé sa gravité, pour pouvoir le digérer précisément? Comment concilier ça: la gravité et le fait de dire?

Après deux mois d’auditions, la commission d’enquête parlementaire créée dans le sillage de l’affaire Bétharram, pour évaluer les dysfonctionnements dans le rôle de l’État, établit qu’ils sont immenses. Et les auditions, qui ont permis notamment d’entendre d’anciens élèves d’une dizaine d’établissements, ont permis de dénoncer des violences physiques, sexuelles, psychologiques, des scènes d’humiliation…


Peut-être faut-il, pour continuer d’entendre le grave, faire ce que l’on ferait pour affiner son ouïe: tenter d’échapper au bruit (aux sons qui s’accumulent, aux agrégats), se concentrer. Soit: réunir en un point (ce qui était dispersé). Quel point? Celui d’un individu. D’un seul enfant. Revenir à l’individualité de la violence, à ce qu’elle provoque cette simple gifle, ce coup, dans le cerveau d’un enfant, dans le corps d’une personne.

Charlotte Pudlowski, co-fondatrice et présidente de Louie

C'était pour rire

Un enfant par classe. C’est le chiffre donné par l’Éducation Nationale en matière de harcèlement scolaire. Un enfant victime par classe, c’est déjà trop. Mais on regarde rarement le contrechamp. Combien sont ceux qui harcèlent les autres ? Si cette estimation est plus difficile à établir, une chose est sûre : ce sont les autres enfants de la classe. Et ces autres enfants, ces petits êtres qui parfois sucent encore leur pouce dans l’obscurité de leur chambre, ce sont les nôtres. Nos fils surtout, plus rarement nos filles. Mais ce sont nos enfants. Cette réalité là, est dure à affronter lorsque l’on est parent.

Serait-il possible, bien que cela paraisse inimaginable, qu’harceler les autres, leur apporte tout simplement de la joie. Qu’il n’y ait rien de caché, rien à creuser, aucun silence sous la violence.

C’est la question que je pose cette semaine à Emmanuelle Piquet, thérapeute française spécialiste de la thérapie brève stratégique selon l'École de Palo Alto. Qui sont vraiment les élèves harceleurs, et puisque ce sont nos enfants, que faire, quand la famille est confrontée à la violence de l’un des siens ?”

Marine Revol, journaliste et host du podcast Faites des gosses

De la douceur

Alors que les jours s’allongent et que les températures remontent doucement, nous vous avons préparé une sélection de podcasts à écouter au soleil, casque sur les oreilles, que vous soyez en terrasse, derrière la fenêtre de votre salon, en voyage ou simplement la tête ailleurs :

🧠 Et si on vous aimait plus que ce que vous ne le pensiez ? : Pour comprendre pourquoi, en pleine saison des apéros et des barbecues, on ressort souvent d’une rencontre en se persuadant qu’on a été “nul·le”… alors que pas du tout. À écouter dans Émotions.

💒 Pas avant le mariage : Pour écouter l’histoire d’une jeune femme qui pensait avoir tout prévu, jusqu’à ce que l’amour vienne bousculer ses certitudes.  À écouter dans Il était une (toute) première fois du ELLE.

🌴 La mini-série de Passages avec Max : Pour rester dans l’univers de la série “The White Lotus” en écoutant Stella embarquer dans une croisière hors norme, Bertrand voir son escapade paradisiaque tourner au drame ou encore Julia accepter l’invitation d’une de ses clientes milliardaires à partir en vacances aux Seychelles avec elle. À écouter dans Passages.

✈️ Kalindi & Christine : Maman où t’es ? : Pour voyager tout en découvrant une relation mère-fille unique, tissée au gré des voyages et des séparations. À écouter dans Entre elles du ELLE.

En thérapie (au travail)

Un rôle flou, une reconnaissance insuffisante, un management brutal, des réorganisations à répétition, des conflits entre collègues… Autant de facteurs qui peuvent peser lourdement sur notre bien-être. Mais la souffrance n’est pas une fatalité : il existe de nombreuses façons de prendre soin de soi. Encore faut-il pouvoir nommer ce que l’on traverse pour mieux le comprendre et agir. Les avancées scientifiques, notamment en thérapies cognitivo-comportementales, mettent l’accent sur la psychoéducation : apprendre à comprendre pour mieux traverser les épreuves.”

“Dans le podcast Émotions (au travail), je reçois des salariés confrontés à des situations humaines complexes. Ce podcast ne s’adresse pas seulement aux personnes que je reçois au micro : il résonne avec toutes celles et ceux qui, un jour, ont ressenti le besoin de comprendre ce qu’ils traversent.”

Adrien Chignard, psychologue du travail

L'Amour et les forêts

“J’ai vu une amie perdre sa joie, se remettre en question sans arrêt, me raconter à demi-mots des situations où elle était dégradée – et puis ne plus le faire, parce que chaque fois, je m’alarmais, m’emportais contre son copain, lui disais de s’en aller.

Je me demandais sans arrêt : comment faire pour qu’elle sorte de cette situation ? Quelle aide lui apporter ? Quels mots employer ?

Aujourd’hui, elle n’est plus avec cette personne qui l’a abîmée. Mais elle n’est pas tout à fait délivrée.

🎧 Cet épisode d’Émotions a été pensé comme une ressource pour toutes les personnes qui se demandent si elles sont le problème.

Et pour toutes celles et ceux qui veulent leur prouver que non.”


Illustration par Jean Mallard

Souffler maintenant

L’autre soir, j’étais sur Bluesky (vous savez l’équivalent de X), j’essayais de faire face à toutes les informations qui me parvenaient. Je me suis demandée dans l’obscurité de ma chambre si une petite “fatigue informationnelle” n’était pas en train de poindre le bout de son nez. Concrètement, c'est quand vous saturez d’informations que vous trouvez anxiogènes et qui vous débordent. En 2024, 54% des Français déclarent en souffrir, tous âges et classes sociales confondues.

Je suis journaliste de formation, je n’ai pas envie d’arrêter de lire l’actualité, je ne peux pas, je ne veux pas.

Et cela me ramène à ce que la journaliste Maud de Carpentier fait entendre dans Qui croit encore pouvoir changer le monde ? Face à tout ce qu’il se passe dans ce monde, Maud interviewe celles et ceux qui prennent un temps pour l’action sociale, militante, joyeusement souvent. Et elle est aussi joyeuse à écouter car Maud est comme nous toutes et tous, parfois elle n’a pas le temps, ne prend pas le temps, mais en l’écoutant on a envie de le prendre.

Alors, si vous aussi, vous avez envie de souffler maintenant, découvrez nos épisodes qui mettent des mots là où il y a souvent du silence, avec notre playlist de la lutte :

🫂 Comment préparer les enfants au racisme ? : Entre nécessité d’avertir et volonté de protéger. À écouter dans Faites des gosses.

🤬 Que faire de sa colère ? : Comment gérer cette énergie explosive avant qu’elle ne devienne destructrice pour nous et pour les autres ? À écouter dans Émotions.

🥖 Le pain de Yaya : La lutte d’une boulangère pour la régularisation de son apprenti. À écouter dans Passages.

L’envie d’avoir envie : Comment franchir le pas et s’engager pour un changement durable ? À écouter dans Qui croit encore pouvoir changer le monde ?

💼 Moi, désobéir ? : Pour comprendre ce qu’il se passe quand un individu fait face à un ordre dont il questionne la légitimité. Une mini-série en 3 épisodes à écouter dans Émotions au travail.


Illustration par Hélène Blanc

Allumeuse et autres mythes

Quand j’avais 16 ans, j’étais persuadée que prendre la pilule du lendemain avait de fortes chances de me rendre stérile. Mais je l’avalais quand même, le boule au ventre, en croisant très fort les doigts avec mes copines pour que ce ne soit pas irréversible.

Je n’ai appris que très récemment que ce qui m’a fait culpabiliser pendant des années n’était qu’une légende urbaine.

J’ai aussi appris qu’avorter ne rend pas stérile.

illustration par Pénélope Bagieu / Louie Media

J’ai 31 ans, et aujourd’hui, mon bonheur est immense de savoir que des réponses existent pour les jeunes femmes, qui n’auront pas à entrer dans l’âge adulte dans la même ignorance que moi à l’époque. Que ces réponses sont accessibles dans des podcasts comme Faut que je te dise que Louie a sorti ce mois-ci.

On n’aurait pas cru, il y a quelques mois encore, que ce serait si subversif. Mais à l’heure où Donald Trump menace de geler les financements de la recherche si elle mentionne des mots comme “Femmes”, “injustices”, “LGBT” ou encore “égalité”, c’est bien le cas. Mais tant que nous continuerons à poser des questions, à chercher des réponses et à refuser le silence, nous serons moins seules. Et peut-être que Faut que je te dise pourra vous apporter quelques pistes.


Carla Bertone, responsable de la communication

Un podcast culotté

ça y est, Faut que je te dise est enfin disponible sur toutes les plateformes de podcasts depuis ce matin ! Mais ce n’est pas tout : pour la première fois, nous avons aussi franchi le cap de la vidéo. Vous pouvez désormais retrouver Faut que je te dise sur YouTube pour écouter les trois premiers épisodes sous forme d’animations, illustrées par Pénélope Bagieu.

Illustration par Pénélope Bagieu / Louie Media

Marine Revol a d’ailleurs pris le temps de répondre à quelques questions pour nous. Elle nous parle de son rapport à ces sujets lorsqu’elle était adolescente, de ce qui lui a manqué, et de ce qu’elle a appris en travaillant sur ce podcast.

Quelles sont les infos qui vous ont manquées, petite ? Qu'est-ce que vous auriez aimé savoir plus tôt ?

Qu’est-ce qui vous a frappée dans la manière dont les jeunes femmes s’informent aujourd’hui ?

La vie devant soi

En mars, Louie Media et le magazine Elle sortent un nouveau podcast : Faut que je te dise. Il a été imaginé pour les filles du monde entier, pour qu’elles puissent écouter entre elles, ou seules, sans rien dire à personne, avec toute la confidentialité qu’un podcast permet, les réponses fiables à leurs vraies questions. Marine Revol (que vous connaissez comme host de Faites des gosses) a fouillé toutes les réponses pour elles, et sa voix a été clonée dans neuf autres langues grâce à l’IA, pour permettre de toucher toutes les jeunes femmes d’Italie, du Brésil ou de Pologne.

Que faire lorsque l’on se demande si la forme de son sexe est normale ? L'avortement peut-il rendre stérile ? Comment savoir si l’on est amoureux ? Ou encore, que faire lorsqu’on doute du consentement dans une relation ?

Illustration par Pénélope Bagieu / Louie Media

Ce podcast sort le 4 mars, et nous comptons sur vous pour le relayer, le faire connaître.


Amour toujours

“ C’est quoi ce bordel avec l’amour là ? Comment ça se fait qu’on devient dingue à ce point ? T’imagines le temps qu’on passe à se prendre la tête là-dessus ?”

Si, comme Xavier, et alors que vous venez de passer, seul ou accompagné.e, la Saint-Valentin, vous vous posez mille questions, vous pouvez décider d’aller voir le dernier volet de Bridget Jones au cinéma ou bien (plus judicieux) écouter notre sélection d’épisodes qui explorent toutes ses nuances et ses formes, de l’amour familial à l’amour de soi.

💌 Les interdites de Lyon : Quand une relation prof-élève dépasse les cadres établis. À écouter dans Passages.

Illustration par Léa Taillefert

💔 Comment se sépare-t-on ? : Quand un amour à distance échoue à surmonter la vie à deux. À écouter dans La Maladie d’amour.

🌟 La confiance en soi, comment peut-on apprendre à la ressentir : Pour comprendre comment ça se passe dans la tête de celles et ceux qui entrent dans une pièce et captent l’attention immédiatement. À écouter dans Émotions.

🫂 God save nos mères : Quand l’amour maternel devient un refuge essentiel après la naissance. À écouter dans Faites des gosses.

Coup de foudre à Berlin

Imaginez : vous avez 17 ans, c’est votre voyage de classe à Berlin, et sans prévenir, le coup de foudre. Un·e élève d’une autre école, un regard échangé, une évidence. Mais la vie suit son cours, vous habitez loin l’un·e de l’autre et finissez par perdre contact.

⏳ Neuf ans passent. Vous avez chacun construit votre vie, trouvé quelqu’un d’autre. Puis un jour, la vie vous remet face à face. Et là, c’est comme si rien n’avait changé.

🎥 Ce n’est pas une scène de film, mais l’histoire vraie de Tristan et Clémence.

🎧 Pour la découvrir, écoutez le dernier épisode de Passages : “Coup de foudre à Berlin” sur votre application de podcast.

Sommes nous tous paranos ?

Ça y est ! Vous venez enfin de rencontrer le copain de votre ami d'enfance après des mois d'attente. Le déjeuner se passe bien : vous pleurez de rire quand ils vous racontent leur rencontre, les frites sont à la fois fondantes et croustillantes, et un rayon de soleil traverse même la vitre pour vous réchauffer le bras au moment du café.

Illustration par Jean Mallard

Pourtant, en tournant le dos à ce joyeux couple pour rentrer chez vous, une vague de froid vous traverse de haut en bas : le copain de votre ami vous trouve nul, c'est sûr et certain. Vous lui avez mal expliqué en quoi consistait votre travail et puis cette blague sur la sixième extinction de masse n’était vraiment pas ouf. En plus à un moment, vous avez parlé pendant, quoi, 10 minutes d'affilées sans leur laisser le temps de caser un mot ? La honte. Bon, la prochaine fois qu'ils proposent un verre, si ça arrive un jour, vous direz que votre sœur a un match de basket très important et que vous devez l'encourager.

Mais… Si vous faisiez l’hypothèse inverse ? Et si en fait, il avait admiré votre répartie et la tendresse avec laquelle vous parlez de votre grand-mère ?

C’est ce qu’ont étudié Erika Boothby, Gus Cooney et leur équipe de chercheurs : “nous avons tendance à sous-évaluer l'affection et l'intérêt que les autres ont pour nous lors de nos premières interactions ensemble”.

Ça s'appelle le liking gap ou écart d’appréciation en français.

Pourquoi sommes-nous aussi pessimistes sur la manière dont les autres nous perçoivent ? Et comment faire taire la voix envahissante et pas très sympa qui parle en nous ? On vous explique tout dans ce nouvel épisode d'Émotions.

Une quête de paillettes

Depuis la promulgation de la loi de bioéthique qui a ouvert la PMA à des couples de femmes et à des femmes seules, la demande de dons de spermatozoïdes connaît une forte hausse. Selon l'agence de la biomédecine, pour répondre à la demande, il faudrait que le nombre de donneurs double. 

La loi de bioéthique a, dans le même temps, entériné le principe de la levée de l'anonymat des donneurs à la majorité des enfants qui sont nés de ce don, si ceux-ci en font la demande. 

Qu'est-ce que cela implique, pour un donneur, de voir son identité révélée et partagée à de jeunes adultes qui sont en quête de leurs origines ? 

Illustration par johann Licard

Dans le dernier épisode de Passages, vous entendrez, au micro d'Élodie Font, l'histoire de Pierre, et de sa réaction quand Sarah a essayé de rentrer en contact avec lui. 

Tout sur nos mères

⚛️ “Je ne connais absolument rien en physique quantique, mais je sais ceci (je l’ai appris dans un podcast) : il est possible pour deux atomes distants de plusieurs kilomètres, ou de plusieurs milliers de kilomètres, d’être liés de telle sorte que transformer l’un transformera l’autre. C’est ce que l’on appelle l’intrication quantique. Dans l’intrication quantique, si vous modifiez l’état d’une particule, l’autre particule liée réagira instantanément.

Je pensais à ces atomes, il y a quelque temps. J’ai fait une dépression, j’allais très mal, et pour des raisons qui me semblaient alors un peu mystérieuses, cela transformait mon lien à ma mère. Ma dépression n’avait objectivement rien à voir avec elle, c'était lié à un événement très précis de ma vie qui lui était tout à fait étranger ; mais cela déclenchait en moi une colère terrible vis-à-vis d’elle, que je n’arrivais pas à contenir.

J’étais en colère et je pensais à ces petits atomes, et je comprenais peu à peu que si le monde me transforme (le monde, la tristesse, la colère) bien sûr, cela a à voir avec elle. Tout ce que je suis à toujours avoir avec elle, résonne toujours dans le palais intérieur de mon enfance dont elle est le centre, la reine.

Il me semble que les relations parents enfants, peut-être seulement les relations mères filles, peut-être toutes les relations entre les gens qui s’aiment, sont une forme de réplique d’intrication quantique.

👩‍👧J’étais adulte - j’avais fait le documentaire sur elle que vous savez peut-être - nous étions extrêmement proches, persuadées que les distances provoquées par les crises adolescentes seraient pour toujours derrière nous. Et l’on découvrait cela : un lien mère-fille ne met jamais rien derrière. Chaque mouvement du réel fait toujours vibrer la corde invisible de son cœur à mon cœur. Ce lien n’est jamais figé, jamais fini, toujours à découvrir.

Emilie Hussenot & Eric de Crecy

C’est ce qu’explore Nadia Daam chaque semaine, dans le podcast Entre elles. L’autrice de La Gosse, celle qui dit que son enfant est son « lait sur le feu », y interviewe à chaque épisode une mère et sa fille, et ensemble, elles décortiquent ce qui les lie, ce qu’elles traversent. Et vous comprendrez alors, un peu, de la physique quantique.”

Charlotte Pudlowski, co-fondatrice et présidente de Louie

Bonnes résolutions : pour l’amour des seuils

J’ai cette fâcheuse habitude de penser, quand il ne reste que quelques minutes - dans le métro, entre deux rendez-vous, avant que le cours de Pilates ne commence, avant qu’un ami n’arrive à la maison - que rien n’est plus possible. Que je n’aurai jamais le temps de faire quelque chose de nouveau (lire un chapitre du livre qui est dans mon sac, le lancement d’une machine à laver…) Alors généralement, je continue ce que j’étais en train de faire : mes mails, travailler - scroller sur Instagram. Je ne commence pas autre chose. 

🕰️ Je sais, en réalité désormais que j’ai peur des seuils : de passer d’un instant à un autre, d’une activité à une autre. Que ces petits instants sont des arrachements. C’est une peur minuscule, qui se niche dans mon oubli de clefs, de téléphones, de mon portable, du livre en cours, du chargeur si jamais… Je reviens en arrière, je remonte l’escalier, je repasse chez moi. C’est une peur dans laquelle se dissolvent des minutes entières qui pourraient être consacrées à des lectures, des podcasts et des films. Je me fais croire que le temps ne suffira jamais.

Je m’en suis rendu compte en discutant avec mon meilleur ami, lors d’une de ces conversations qui voguent de noyau en noyau, dans lesquelles on brasse et l’enfance, et le dernier achat de fleurs, un rendez-vous manqué, la honte d’un retard inacceptable et le récit d’une séance de psy. 

🫶 Et autant que d’avoir compris ma peur des seuils, je me dis “quelle chance d’avoir quelqu’un par qui la comprendre”. Quelle chance, ces conversations ininterrompues où l’on se dit assez de choses pour ne pas passer à côté des gens, se voir vraiment.

Pour cette nouvelle année, en plus des lectures, des podcasts et des films, en plus du sport et du rangement, je vous souhaite ça : ne plus craindre les petits arrachements, et une foule de gens pour comprendre ces peurs, et les traverser. 

Le conseil podcast d’Adeline Rapon: Flash Forward

credit : Adeline Rapon

credit : Adeline Rapon

Adeline Rapon est influenceuse et joaillière. Elle a été l’une des toutes premières blogueuses mode en France.

“En ce moment je suis fascinée par Flash Forward dont le principe est de répondre à des “et si?”. Et si un tatouage pouvait indiquer ce qui se passe dans notre corps ? Et si on récupérait l’esprit, les souvenirs d’une personne dans un ordinateur? Toutes ces questions, et également les conséquences d’une telle technologie, sont explorées à la fois par des scientifiques et des personnes qui cherchent réellement à les expérimenter. C’est un peu comme la série Black Mirror, mais sans le drama.”

Si elle devait n’en retenir qu’un ce serait: The day the internet broke. ”Il est fascinant! Il parle de la fin d’internet.”

  • Flash Forward est produit et présenté par Rose Eveleth, à écouter sur Apple Podcasts et sur toutes les applications de podcast.